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Essais

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Kiebitz B Jabiru 2.2

avril 2012 - par ULMag

Avec supplément d'âme

H.G. Wells n'aurait pas rêvé mieux que le Kiebitz B pour illustrer ''sa machine à explorer le temps''... Avec son look délicieusement rétro, cet ULM possède le supplément d'âme qui manque à une production souvent plus efficace que réjouissante.


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Poids plume et charme d'antan

Le Kiebitz est un aéronef allemand créé par Michael Platzer dans les années 1980 ; une pure évocation des avions des années 20 qui reprend le meilleur des Stampe, Bucker, Tiger Moth ou Stearman, selon les capots dont il est équipé. Car comme toute construction en kit, le Kiebitz reçoit le moteur qu'on choisit d'y implanter, et donc l'habillage composite qui va avec. Nous sommes aujourd'hui en Eure-et-Loir, à Loulappe (13 km de Chartres et 80 km de Paris) en compagnie de Pierre-Yves Tempier, gérant de Aero Kit Service, qui construit ou aide à la construction. Le Kiebitz B est en aluminium entoilé. La cellule en tubes de 20 et 28 mm unis entre eux par goussets rivetés est revêtue de Dacron 1500. Les ailes monobloc sont constituées de bords d'attaque et de fuite en tube de 60 mm avec des nervures en bois habillées de Dacron 1500. Elles adoptent un profil Goettingen modifié avec un intrados légèrement creux. L'aile inférieure dispose d'un dièdre de 1,3° et possède seule des ailerons. Les deux ailes sont unies par des haubans en aluminium joints aux longerons et rigidifiées par des câbles tendus. Les empennages sont faits de tubes cintrés recouverts de Dacron 1000. Les plans porteurs et stabilisateurs ont une incidence de 2,5°. Un coffre à bagages (accessible de l'extérieur en option) se positionne derrière la place arrière ; sa contenance est de 70 litres pour 15 kg maxi. Le train d'atterrissage est bien sûr classique, amorti par sandows. Pierre-Yves a choisi de réduire la garde au sol d'une dizaine de centimètres afin d'améliorer la visibilité et la stabilité au roulage, également de chausser des roues ''ballon'' à pneus lisses, plus grosses que les ''brousse'' proposées de série. Différents moteurs peuvent être montés : UL Power, Jabiru 2.2, Rotax 582 ou 912, LOR 75, Ecoyota, Nissan 1200... alimentés par un réservoir unique de 62 litres placé derrière la cloison pare-feu. Le démonstrateur est équipé d'un Jabiru 2.2 habillé d'un très élégant le capot circulaire qui semble cacher un moteur en étoile avec 7 paires de magnifiques faux cache-culbuteurs à l'ancienne. Un régal pour les yeux qu'une pesée certifiée a sanctionné d'une masse à vide de 245 kg, avec parachute intégral et radio (Filser ATR 500).


Le Kiebitz revendique d'abord une esthétique réussie. Evocation de l'aviation des années 1920, il en reprend l'authenticité, mais cache une construction moderne en aluminium. Sa masse est de 245 kg avec parachute.


Echarpe blanche et baccantes au vent

Le Kiebitz est donc un biplace tandem ''d'époque''. On monte à bord par le côté gauche en enjambant la lisse de plat-bord après ouverture des demi-portes papillon. Un pied sur l'aile, un autre sur le siège ; finalement l'entrée à bord n'est pas si compliquée, notamment grâce au dégagement dessiné dans l'aile supérieure. Les pieds reposent sur des gouttières métalliques qu'il ne faut pas ''rater'' sous peine de passer dehors ! Pilote (en place arrière, 110 kg max) et passager (125 kg max) jouissent d'une largeur de fuselage de 65 cm ; plus qu'il n'en faut, même vêtu d'un blouson aviator doublé mouton. Les grandes tailles ne manquent pas de place. Mais les palonniers n'étant pas réglables, les petits gabarits devront caler des coussins. L'assise, notamment en place passager, est très verticale : on se croit sur une chaise de cuisine, avec le haut du dos barré par le câble de tension du dossier souple. Le tableau de bord est très proche du buste. Immédiatement on pense à remplacer les ceintures ventrales qui équipent le démonstrateur par des harnais 4 points pour ne pas se refaire le portrait en cas de crash. Les points d'accrochage sont prévus. Une fois à bord, on referme les portes qui se clipsent par élasticité. On peut piloter en place avant, mais l'essentiel des commandes se trouve à l'arrière (trim', starter, radio, freins et cadrans secondaires). L'ergonomie est plutôt sympa ; les gaz à main gauche, le manche sous la console d'instruments... Mais côté rangement, rien n'est prévu. On apprécierait des poches latérales. Le pilote bénéficie d'une excellente visibilité sur les côtés, vers le haut, le bas et tout le secteur arrière. Vers l'avant, c'est un peu moins glorieux. Le passager est mieux loti. Seul un secteur avant réduit est masqué par le capot. En sortant la tête on peut effectuer un roulage droit et viser l'axe de piste. Pour se protéger, les deux occupants disposent d'un pare-brise que Pierre-Yves réalise élégamment en Makrolon plié muni de déflecteurs assez efficaces quand ne sort pas le museau. N'en reste pas moins qu'on comprend très vite pourquoi les anciens portaient blouson épais, écharpe et casque en cuir... Ma casquette n'aura pas résisté longtemps au flux d'air.


Le pilote en place arrière a le nez sur les cadrans ! Le passager profite d'une instrumentation réduite (badin + bille) qui suffit finalement à piloter cet ULM.


La position d'assise est très droite, avec une planche de bord trop proche du buste et du visage. Des harnais 4 points bien ajustés sont nécessaires pour assurer la sécurité. La montée à bord n'est pas compliquée et la place à bord ne manque pas, avec notamment 65 cm de largeur et de l'espace pour les jambes.







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