Etre un ''m-as-tu-vu'' professionnel peut finalement devenir rentable ; il suffit de faire l'impasse sur l'élégance.
Jusqu'à présent, les tabloïdes étaient régulièrement condamnés à verser des indemnités à des personnages publiques suite à la parution de photos ''volées''. Cela concerne notamment le star-system. Le procédé est particulièrement écoeurant parce que ces mêmes personnes n'existent justement que grâce à l'entièreté de leur vie. Ceci pour une raison simple : privé d'une oeuvre assez riche, l'intérêt du publique se reporte sur leur vie privée, souvent plus passionnante. En fait, il ne s'agit que de répugnantes petites manoeuvres destinées à grappiller un peu de blé.
Le dommage (d'image ?) étant par nature inchiffrable, la dignité voudrait qu'on demande une condamnation symbolique, voire financière au profit d'une cause noble...
J'attends le jour béni où les médias boycotteront de façon systématique et définitive ces médiocres mesquins. On verra bien alors qui a réellement besoin de qui !
Mais une idées aussi juteuse ne pouvait échapper à la caste politique, laquelle n'est jamais en reste en terme de cupidité. On savait nos élus prêts à toutes les bassesses pour obtenir des voix ; on les retrouve désormais aux côtés des starillons à traquer la piècette. Pauvre France. Pauvres gens. Pauvre mentalité...
Ainsi les magazines VSD, Closer et Voici ont été condamnés à verser des dommages et intérêts au couple Pécresse, dont Valérie est tête de liste UMP IdF, pour avoir publié des photos du couple lors d'un déplacement privé sur l'Ile Maurice, là où vont tous les français de base, comme chacun sait. 10 500 euros de dommages + 1500 euros de frais de justice. Eh oui... Quand elle a besoin de la presse pour vendre sa soupe infâmante, la ministre fait de jolies mimiques condescendantes aux caméras ! Mais après l'heure, c'est plus l'heure. Les paparazzis doivent régler leur tocante. Parce qu'à l'instar des people de bazar sus-cités, la dame aux abois veut le beurre, l'argent du beurre et les sourires de la crémière ; être connue, photographiée, filmée, adulée... mais seulement aux horaires de bureau. Beurk. D'ailleurs quels sont les horaires de bureau d'un ministre, par définition d'astreinte et joignable H24 ?
Dans le cas présent, espérons que l'argent récolté par le couple sera versé à une oeuvre caritative ; on sera ainsi un peu moins incommodé par la puanteur du procédé.

Miguel Horville